Adam Rayski est mort le 12 mars 2008 à l'âge de 95 ans.
Né Abraham Rajgrodski le 14 août 1913 à Bialystok
Fils de petits commerçants
Engagé dès 16 ans dans l'action révolutionnaire
Adhère aux Jeunesses communistes de la "Russie blanche occidentale".
Paris, 1932
S'exile en 1932, à Paris
Apprenti dans la confection et formation de journaliste militant, cours à Sciences Po et à l'EPHE.
MOI, 1933
Membre de la direction de la section juive du PCF appartenant à la MOI (Main-d'oeuvre immigrée).
Chargé de la création du journal en yiddish, Naïe Presse (Rayski pratique le polonais, le russe, le français et l'allemand) et stagiaire à L'Humanité.
La guerre
Mobilisé en mai 1940 dans l'armée polonaise en France, revient à Paris après la défaite.
Redevient dans la clandestinité l'un des dirigeants de la section juive.
Avril 1941: envoyé en zone sud pour réorganiser la section et s'occuper de l'évasion des communistes étrangers internés dans les camps de Gurs et du Vernet.
Après juin 1941, quand l'attaque allemande contre l'URSS replace les communistes dans une résistance active à l'occupant, en particulier les juifs, revenu à Paris, aidé de sa femme, Jeanne, qui est son agent de liaison, Rayski s'occupe de la presse clandestine qui sensibilise les juifs aux menaces de déportation et cherche à rompre leur isolement en créant, en août 1942, après la rafle du Vél d'Hiv, le Mouvement national contre le racisme, et ses journaux clandestins (J'accuse, Fraternité).
Parallèlement, il sélectionne les militants susceptibles de s'engager dans la lutte armée au sein du 2e détachement des FTP-MOI parisiens - essentiellement juif -, qui sera démantelé par la police en juin 1943. Traqué par la police, il passe, en juillet 1943, en zone sud, où il participe, en janvier 1944, à la création du Conseil représentatif des israélites de France (le CRIF).
Après guerre, Rayski demeure le principal dirigeant de la section juive, devenue Union des juifs pour la résistance et l'entraide, entretenant des relations avec les sionistes. Dès 1946, lors d'un séjour à Varsovie, il renoue avec des camarades de la MOI devenus chefs du service de renseignement militaire et du contre-espionnage polonais.
Pologne
Quitte la France fin 1949
Nommé, avec rang de secrétaire d'Etat, responsable de la presse polonaise.
Démis de ses fonctions, envoyé à Paris en juillet 1957 est arrêté, le 6 octobre 1959, et déféré à la justice militaire pour complicité dans le cadre de l'affaire Hermann Bertelé, l'un des chefs du service de renseignement militaire polonais en France, et condamné à sept ans de prison en juillet 1961. Libéré en mars 1963.
Adam Rayski mène alors une vie anonyme. Salarié d'oeuvres sociales juives, il publie, en 1985, Nos illusions perdues, où, évoquant son itinéraire, il dresse un tableau très critique du communisme, qualifié de "dictature" et de "régime totalitaire".
L'Histoire
Entré en contact avec plusieurs historiens auxquels il apporte son témoignage de première main, il participe à l'élaboration du documentaire de Mosco Boucault, Des terroristes à la retraite, puis à Qui savait quoi de l'extermination des juifs (1987), et surtout au Sang de l'étranger (1989) - première esquisse d'une histoire générale de la MOI. Le PC vient de lui rendre publiquement hommage.